Micro PM n°2 : Kanopé

Pour cette deuxième édition de notre Micro PM, nous avons eu le plaisir de rencontrer Céline et Laëtitia Allain, les deux sœurs cogérantes de la marque Kanopé. L’interview a été réalisée lors du salon Who’s Next, en janvier 2025, à Paris.

Pouvez-vous vous présenter et nous parler de l’histoire de Kanopé ?

La marque s’appelle Kanopé. L’histoire de la marque remonte à une petite trentaine d’années. Ce sont nos deux parents qui ont créé la société. À la base, nous étions des spécialistes du pantalon. Ensuite, nous avons évolué pour répondre aux besoins des clients. Ça fait maintenant plusieurs années que nous proposons une collection entière, tout en gardant l’ADN du pantalon, qui est notre savoir-faire.

L’histoire de la marque, c’est aussi des valeurs qui nous sont chères et qui nous ont été inculquées par nos parents. Nous sommes une entreprise familiale, comme vous l’avez compris. De ce fait, le proche import est une des valeurs importantes pour la marque Kanopé. Donc, 95 % de la collection est fabriquée en Tunisie. Ensuite, nous avons de la maille en Italie et quelques pièces au Portugal.

Quelle est l’inspiration derrière votre nouvelle collection ?

Pour cette collection, l’inspiration a été… Alors, il faut savoir que la nature est souvent une grande source d’inspiration pour Kanopé, souvent inconsciemment. Mais c’est vrai que les couleurs et les matières naturelles nous sont chères chez Kanopé.

Cette année, Laetitia nous a proposé une collection en quatre thèmes distincts, mais en général, on fait en sorte que toutes nos pièces se mixent entre elles. Donc, on va avoir une inspiration qu’on a appelée Légende d’automne, dans un colorama – vous l’aurez compris – très automnal, dans les marrons. Bien sûr, vu que c’est une couleur très tendance. Dans ce thème, on y a apporté un imprimé très fort qui est le léopard. Le léopard est encore très présent. Chez Kanopé, on a voulu jouer un léopard plutôt doux et chic, pas criard, avec de très beaux velours.

Ensuite, on va avoir une inspiration qu’on a appelée Wildside. C’est un petit peu… on va dire, campagne anglaise, avec un colorama plutôt dans les verts et les bronzes. On y apporte des matières rassurantes et cocooning pour l’hiver.

Ensuite, on va avoir un thème qu’on a appelé Passion de Nîmes. C’est un thème très fort chez Kanopé, parce que, comme je vous l’ai dit tout à l’heure, on est spécialistes du pantalon, donc du jean à la base. Le denim est très tendance, donc ça tombe très bien, c’est notre savoir-faire. On va avoir un thème denim, mais aussi avec du lyocell, qu’on adore. Sur l’été, c’est très léger, mais on peut aussi l’avoir sur l’hiver, avec des versions un peu plus lourdes.

Enfin, on a un dernier thème qu’on a appelé Modern Love. C’est un thème plus féminin, plus city, avec un petit peu de jean aussi, mais agrémenté de rose et de rouge pour le côté plus girly.

Quels sont vos engagements environnementaux ?

Comme Céline l’expliquait, le fait qu’on fasse le choix de travailler sur du proche import, en Tunisie, au Maghreb, en Italie et au Portugal, c’est déjà un choix important. Ensuite, on fait très attention au choix de nos matières premières et des fournisseurs avec qui nous travaillons. On est quand même sur un sourcing très européen. On va travailler au maximum avec des cotons issus de l’agriculture biologique. On utilise très rarement du polyester, et quand on en travaille, il est recyclé.

On évite au maximum d’ajouter des supports papier ou carton inutiles sur nos produits. Nos étiquettes, par exemple, sont fabriquées avec des matières recyclées ou recyclables. Enfin, depuis quelques saisons, sur un maximum de produits, on a décidé de ne plus les emballer dans des sacs plastiques, pour éviter les déchets inutiles.

Comment voyez-vous la marque Kanopé dans 5 ans ?

Alors… c’est vrai qu’on est dans un marché très compliqué, donc voir à 5 ans aujourd’hui, c’est pas facile. On n’a pas vraiment de visibilité. Ce qu’on peut espérer pour Kanopé dans 5 ans, c’est s’ouvrir peut-être un petit peu à l’international. Là, on a eu la chance de rencontrer quelqu’un pour la Belgique, donc c’est un début prometteur. On a déjà eu des clients belges sur le salon, et la collection leur plaît. Donc, ce qu’on peut espérer, c’est ça : s’ouvrir un peu à l’Europe.

Quels conseils donneriez-vous à de jeunes créateurs ?

Moi, je dirais qu’il faut s’entourer de bonnes personnes. Un jeune créateur peut avoir le sens de la création, mais vendre ses produits, c’est encore autre chose. Il faut connaître le marché, s’entourer de personnes professionnelles et déjà présentes sur le marché. Gardez la passion et ne vous démotivez pas dans les périodes compliquées, parce que tout le monde en rencontre.

Il est important que les créateurs soient en phase avec eux-mêmes et leur façon de penser. Il faut aussi travailler autour des matières qu’ils utilisent. On a besoin d’un monde réfléchi par rapport à la consommation. Ne partez pas dans tous les sens : travaillez sur des matières recyclées et réfléchissez à la mutualisation des matières premières.

Un dernier mot pour les boutiques ?

Venez découvrir Kanopé ! C’est une marque qui a pour but d’habiller toutes les femmes : les femmes actives, modernes, qui aiment leur confort et les looks d’aujourd’hui.